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Un sentiment d’enracinement est au cœur du troisième album d’Anna B. Savage, You and I are Earth, un disque qui parle autant de guérison que d’une curiosité indomptable, et qui est, plus simplement, “une lettre d’amour à un homme et à l’Irlande”.
Suite à ses albums acclamés par la critique, A Common Turn et in|FLUX, You and I are Earth réussit à installer une intimité tout en restant ouvert. Les sons de la mer et les cordes éclatantes nous entraînent dans la chanson d’ouverture Talk to Me, une étude de la tendresse qui nous amène à une essence élémentaire. C’est un signe puissant qui donne le ton : “Je ne pense pas que je ressente de l’anxiété à cause de l’intimité,” déclare Savage. “Ce qui m’inquiète, c’est que c’est si délicat et subtil, et l’économie de l’attention nous a poussés à désirer des choses brillantes et tape-à-l’œil qui nous emportent.”
Cependant, You and I are Earth transporte différemment, porté par un sentiment persistant de calme, une progression majeure par rapport aux travaux précédents de Savage : “Quand j’écrivais le premier album, c’était difficile. Je voulais donner un sens à quelque chose que je ne comprenais pas vraiment. Avec le deuxième album, j’avais fait un peu de thérapie et je commençais à me comprendre, mais mon ancien moi me retenait encore un peu. Avec celui-ci, c’était très différent.”
La douceur est aussi essentielle sur cet album que l’ancrage, une qualité que Savage attribue à l’endroit où elle se trouve actuellement, tant géographiquement qu’émotionnellement. Littéralement, cet album témoigne d’un morceau particulier de terre : l’Irlande, et de la relation de Savage avec ce nouveau chez-soi.