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Dans le microcosme souvent saturé de la presse rock, l’annonce d’un nouvel album est aussi passionnante que de regarder les stories Instagram sur la dernière rénovation de salle de bain de votre beau-frère. Mais quand un groupe décide de sortir un album après plus de 26 ans d’absence ? Là, on parle de bravoure pure et dure. Et si ce groupe s’appelle The Jesus Lizard, tout le reste s’efface, et l’air se charge soudain d’une odeur céleste. Leur septième album studio, « Rack », produit par Paul Allen et prévu pour le 13 septembre via Ipecac Recordings (Daughters, Oxbow, Isis, etc.), contient 11 morceaux de rock tranchant comme on n’en a pas entendu depuis… la dernière fois que The Jesus Lizard a électrisé une scène près de chez vous.
Depuis leurs débuts à Chicago en 1987, The Jesus Lizard a laissé une empreinte indélébile avec leur « noise rock » idiosyncratique. Résultat : une ascension glorifiante dans les années 90, mais aussi tôt rattrapée par la dure réalité de l’industrie musicale qui a conduit à leur dissolution en 1999. Les membres — avec David Yow au chant, Duane Denison à la guitare, David Wm. Sims à la basse, et Mac McNeilly à la batterie —, reviennent aujourd’hui sans détours inutiles ni expérimentations forcées, avec plus de mordant que jamais pour piétiner la soupe pop parfaite pour radios mainstream. Sur « Rack », pas de titres tièdes ou de tentatives de se montrer en auteurs-compositeurs « mûrs », juste la folie nécessaire pour serrer les poings en chœur. Voilà l’adage de The Jesus Lizard : ils ne sont peut-être plus tout jeunes, mais ils ne vieilliront jamais, jamais.